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Marie Plourde nous a reçu dans son studio pendant son émission estivale «Isabelle le matin».  Voici le contenu de l’émission:

29 juillet 2010  -  98,5 fm

29 juillet 2010  -  98,5 fm

Les Ex: Patricia Paquin entame le sprint final  


Spectacles - Théâtre

Écrit par Agnès Gaudet  

Mardi, 30 juin 2009 16:10

Mise à jour le Jeudi, 02 juillet 2009 03:22


Patricia Paquin entame le sprint final du spectacle Les Ex avec Mathieu Gratton avant d’affronter cet automne à la radio Normand Brathwaite et Éric Salvail.



Encore vingt représentations du spectacle d’humour Les Ex et la grande aventure sera terminée pour de bon. Patricia Paquin passe l’été au Théâtre des Grands Chênes, à Kingsey Falls, avec son ex-conjoint, Mathieu Gratton. À la fin de l’été, ils auront bouclé la boucle.


Ils espéraient donner une centaine de représentations des Ex étalées sur deux ans. Ils en auront donné 96 ou 97. «On n’est pas maniaques des chiffres ronds, déclare Patricia. On est proches de la centaine. C’est ce qu’on voulait. Mission accomplie.»


Tout au long de l’aventure, Patricia Paquin est passée d’une émotion à l’autre, touchant à l’humour pour la première fois de sa carrière. Elle garde des souvenirs impérissables de cette tournée. Un de ceux-là est

lorsqu’elle s’est retrouvée en vedette aux galas Juste pour rire de Mike Ward, où, avec Mathieu, elle présentait un extrait des Ex. Lors de ces deux soirs de gala, elle n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles.


«Jamais de ma vie je n’aurais pensé me retrouver un jour à Juste pour rire! avoue-t-elle. Quand j’ai entendu la musique du festival qui débutait, mon cœur battait la chamade.»  
















Patricia Paquin entreprend le sprint final du spectacle Les Ex avant

d’affronter la compétition à la radio cet automne. Photo Rue Frontenac



La semaine dernière, Patricia et Mathieu ont présenté leur spectacle devant un public de sourds. Sur la scène, à leurs côtés, leurs «clones», des comédiens de la troupe Interface, les suivaient pas à pas vêtus comme eux et signaient les textes en langage pour sourds en simultané avec eux. «Il y avait deux vagues de rire, constate Patricia. La première pour les entendants dans la salle, la deuxième pour les malentendants. Judi (Richards) et Yvon (Deschamps), qui ont déjà joué pour des sourds avec Interface, étaient dans la salle.


C’était tellement le fun! Une belle expérience humaine. Quand, à la fin du spectacle, quatre cents personnes agitent les mains dans les airs en guise d’applaudissement, c’est impressionnant. J’étais vraiment émue.»


Amitié et amour


Avec Mathieu, le père de son fils, Patricia a pu concilier vie de tournée et vie familiale. Sur les routes du Québec, les parents ont souvent emmené leur fils de sept ans, Benjamin, avec eux.


«À quatre heures, on s’installait dans le théâtre, explique Patricia. On procédait aux tests de son, on repassait nos vêtements. Puis, on installait un matelas gonflable dans la loge et on allait manger. Quand on revenait dans la salle, Benjamin mettait son pyjama et se couchait juste avant qu’on entre en scène. Parfois, on lui installait un DVD portatif. Il s’est toujours endormi, ajoute la maman. Dans le pire des cas, on s’est dit que ce serait juste drôle s’il venait nous rejoindre sur la scène.»






















Mathieu Gratton et Martin Asselin, Patricia Paquin et Joëlle Fortin, le

musicien Frédérick Trudeau et Jean-Luc Thiévent, leurs clones comédiens de

la troupe Interface.



Cet été, les ex et leur fils sont à demeure à Kingsey Falls. Le bonheur parfait, sans les valises et la route à parcourir. Leur amitié est exemplaire et cette tournée côte à côte a simplement soudé leur relation.

Pour Patricia, ce sera un été d’amour et d’amitié. Depuis près d’un an, elle fréquente le chef bien connu Louis-François Marcotte. Ce dernier, qui connaît le milieu artistique, comprend très bien la situation et ne voit aucune objection à ce que Patricia et son ex joignent l’utile à l’agréable pour les besoins du spectacle.


«Il voit aussi que c’est le bonheur pour Benjamin», constate Patricia.


Le goût de jouer


Le 22 août, Patricia et Mathieu mettront la hache dans le décor des Ex et rangeront dans leurs souvenirs ce succès. Plus question pour Patricia de poursuivre en humour avec Mathieu. Ce dernier, déjà en

répétition pour son prochain spectacle, fera maintenant route seul. Pour Patricia, l’heure est venue de passer à autre chose. Pour Mathieu, le temps est venu d’amener son humour ailleurs en solo.


Le spectacle Les Ex a redonné le goût de jouer à Patricia. Libre de scène à la fin de l’été, elle sera ouverte aux propositions. Elle étudiera les possibilités, mais elle reste prudente. Elle qui jouait dans Chambres en ville et coanimait durant la même période à Flash s’est fait la promesse de ne plus jamais se mettre dans une situation pareille.


«J’ai tellement couru! avoue-t-elle. C’était tellement désagréable! Plus question de faire quatre jobs en même temps. Je veux travailler, mais vivre aussi.»


Un monstre de la radio


Cet automne Patricia revient pour la quatrième saison à la radio de Rythme FM 105,7 aux côtés de Sébastien Benoît. Leur émission, Le bonheur est à 4 heures, se classe numéro un du retour à la maison depuis l’arrivée des nouveaux sondages PPM.


Cet automne toutefois, la compétition sera à surveiller. À CKOI et à Énergie, on met des nouveaux joueurs dans les pattes de Patricia et Sébastien, et pas n’importe qui. À CKOI, Normand Brathwaite fait un retour

à la radio, et à Énergie, Éric Salvail se joint à l’équipe de Dominic et Martin.


«C’est vrai que c’est une pression de plus, commente Patricia, mais les PPM, c’est d’avantage une affaire de boss. Quand les sondages sortent, c’est fascinant de voir ça.


«Sébastien et moi, on fait ce qu’on a à faire, on écoute les recommandations, on fait tout en notre pouvoir pour offrir ce qu’on a de meilleur, dit-elle, mais on ne peut pas faire plus. Normand Brathwaite est un monstre de la radio, admet-elle, songeuse. Par contre, ce qui est acquis de notre part, c’est la complicité entre Sébastien et moi, alors qu’à CKOI, ils ont une équipe à bâtir, une adaptation à faire.»


Entre-temps, Patricia animera avec Laurent Paquin le gala Juste pour aider, présenté le 26 juillet en clôture du Festival Juste pour rire, un spectacle télévisé d’une durée de quatre heures qui sera pour elle une partie de plaisir, elle qui a animé durant treize ans le téléthon Opération Enfant Soleil.

Une version adaptée du spectacle Mars et Vénus...dans la langue des signes




















À table, Félix (Pierre-François Legendre) et Mélanie (Catherine Lachance), entourés de leur homologue pour la traduction. (Photo: Alarie photo)



Publié le 1 Septembre 2010


Sujets :

    Théâtre Marcellin-Champagnat , Théâtre Interface


Le 22 août dernier, entre 250 et 300 personnes ont assisté à une première pour le Théâtre Marcellin-Champagnat (TMC) et les comédiens du spectacle : Mars et Vénus dans la langue des signes québécoise (LSQ).


Adressé à un public éprouvant une déficience auditive et/ou de la parole, le Spectacle Interface a offert ses services à Synchro Productions pour offrir une prestation bien particulière. Des«artistes-traducteurs» devaient correspondre à leurs homologues comédiens: reproduire les mêmes gestes, les mêmes expressions et porter les mêmes vêtements. «C’était vraiment une question d’adaptation. Les comédiens et les traducteurs ont fait de petites répétitions» indique Amélie Green, adjointe à la coordination du TMC. L’enchaînement du spectacle s’est déroulé de la même façon qu’à l’habitude. Cependant, les rires des participants étaient parfois décalés, le temps que la traduction soit complétée.


















Au centre, Félix (Pierre-François Legendre) et Mélanie (Catherine Lachance), entourés de leur homologue pour la traduction. (Photo: Alarie photo)

 


De plus, quelques scènes ajoutaient un caractère spécial au spectacle, par exemple où Félix (Pierre-François Legendre), Mélanie (Catherine Lachance), et leurs homologues se retrouvent tous dans le même lit pour jouer la scène!


Jusqu’au 4 septembre


Mars et Vénus est la création datant de 1995 de Sylvain Laroque et de Stéphane E.Roy. Il s’agit d’une pièce interactive abordant principalement le thème de la vie de couple. Les spectateurs peuvent choisir comment se terminera chaque scène, ce qui donne 64 possibilités au total. Le spectacle Mars et Vénus sera encore présenté jusqu’au 4 septembre au TMC. Pour plus d’informations, voici le numéro de la billetterie : (450) 661-4862.


Par Josianne Desjardins

Courrier laval- 1er septembre 2010

courrier laval - août 2010

magazine lobe - été 2010

afils - décembre 2009

Rue frontenac - juin 2009

voir dire - automne 2009

voir dire -  novembre - décembre 2008

Avec Judi Richard et Patricia Paquin à Musimax

affaires de star - 25 janvier 2010

voir dire - juillet - août 2010

Marie: Savez-vous qu’il y aurait 10% de la population du Québec qui aurait des problèmes auditifs, que ce soit des problèmes mineurs ou qui souffrent de surdités complètes. Il y a une population qui doit s’adapter à notre société qui est remplie de bruits et de sons.  Alors ces gens ont quand même droit à des loisirs, n’est-ce pas?

Mes deux prochains invités travaillent avec des gens sourds qui ne peuvent d’ailleurs pas nous entendre ce matin, malheureusement. On aurait aimé pouvoir avoir des interprètes afin de leur donner accès à cette entrevue là, parce que je trouve ça pas  mal intéressant.

Et nos invités ce matin sont Joëlle Fortin et Martin Asselin. Ils sont tous les deux interprètes gestuels pour les sourds, ils font du théâtre pour les personnes qui ont des problèmes d’audition, qui sont sourdes bien sûr, et ils ont crée cette place, cette boîte qui s’appelle : « Spectacle Interface », bonjour à vous deux bienvenue!


Martin et Joëlle : Bonjour Marie


Marie :  Alors, ce matin d’ailleurs Joëlle tu en as parlé sur ton facebook. Il y a des gens avec qui tu travailles, des sourds qui ont dit : «  zut alors, on aurait aimé cela entendre cette entrevue là ». Est-ce qu’il y aurait moyen pour des personnes sourdes d’entendre la radio?

Est-ce qu’il y a des interprètes qui pourraient faire ça?


Joëlle : Faudrait peut-être qu’il y ait une webcam en studio premièrement. Donc comme il n’y en a pas, je vais probablement  faire le verbatim de l’émission, le retranscrire pour rendre accessible  l’information  qu’on va se dire aujourd’hui aux personnes sourdes.


Martin : Parce que  sur Facebook on disait qu’on allait à la radio ce matin justement, ça fait que, il y en a plusieurs qui disaient : « AHHHH! On aimerait ça savoir ce que vous alliez dire ».  Ça fait comme le dit Joëlle, on va faire un petit verbatim de ce qui c’est passé ici ce matin.


Marie : Donc c’est ce que vous faites, c’est votre mission. Vous avez décidé de rendre la culture en générale  que ce soit le théâtre, l’humour et même la poésie par moment. Vous avez décidé de rendre cela accessible. Comment vous est venue cette idée là??


Martin :

Mais en fait, il y avait un théâtre amateur de la rive-sud qui avait eu l’idée de permettre l’accès aux personnes sourdes,  via le club optimiste de                                                                                                                                                                                                                                   leur région,  qui utilisent la langue des signes gestuelles et puis nous avons commencé cette aventure là. Puis un moment donné Joëlle s’est greffée  à nous quelques années par la suite. Puis, d’années en années, on a vraiment expérimenté des choses par exemple, la première année on était tout près des rideaux puis on disait : « ce personnage là dit ça, ce personnage là dit ça ».

Mais, c’est comme de regarder un téléviseur à la droite de ce qui se passe sur la scène.


Joëlle : C’était moins évident!


Martin : Moins évident pour eux, (rire de Marie) de ce qui se passe sur scène, alors de fils en aiguille, on en est arrivé à ce qu’on fait aujourd’hui.


Joëlle : Maintenant, on prend la place du comédien, on est à côté du comédien, on est habillé pareil, on fait la même mise en scène, on le suit vraiment pas à pas, et il y a même parfois des interactions entre les comédiens et les interprètes.


Marie : Donc il faut refaire une mise en scène pour pouvoir présenter le spectacle, la version pour les sourds?


Joëlle : Ouais, on l’adapte légèrement, puis habituellement ça va  très bien.


Martin : L’ouverture d’esprit des artistes est vraiment très grande, parce que souvent, durant les représentations, il y a des petites improvisations qui arrivent ici et là qui font que la pièce devient encore plus drôle.


Marie : Mais c’est ça, cela ne doit pas être évident. Comment vous travaillez? Parce que d’une certaine façon on peut dire que c’est une traduction, vous faites une traduction pour les sourds??


Joëlle : Ouais, une traduction / adaptation.


Marie : Oui mais quand il y a de l’humour, il doit y avoir pleins de subtilités qui sont pas évidente à traduire??


Joëlle : C’est sur qu’au niveau de l’humour, ce n’est pas toujours facile, mais des fois on déroge un peu. Par exemple, si il y a une expression qui se dit en français mais qui ne se dit pas en langue des signes, nous on va l’adapter et on va un peu sortir de... l’expression (pleurs de Marion) puis on va...


Martin : En fait, c’est le sens qu’on va donner et non nécessairement ce qui vient d’être dit.


Joëlle : On va même peut-être faire des liens avec la communauté sourde puis cela va les faire rire davantage.


Marie : Oh! on entend gazouiller la petite Marion qui est la fille de Joëlle qui est avec nous ce matin. Elle a 7 mois, elle est  magnifique d’ailleurs.

Moi comme je suis gaga des enfants. Invitez-là en studio, il n’y a  pas de problèmes.

Donc est-ce que les gens  parce que vous avez adapté le spectacle entre autre « Les ex » avec  Patricia Paquin et Mathieu Gratton, alors quand vous avez ça, y a des gags là dedans, c’est de l’humour. Est-ce que ça se traduit bien de l’humour? Est-ce que les gens rient??

Parce que vous êtes capable de puncher, vous êtes humoristes??


Martin : Mouais  c’est sûre qu’on a un petit côté comédien puis en fait, la plupart des blagues se traduisent, vraiment, ce qui est très  difficile c’est  les jeux de mots.

Les jeux de mots c’est vraiment  difficile de les traduire. C’est à ce moment qu’il nous arrive de déroger du texte pour donner un équivalent. Parce que bon, des mots qui auraient une connotation sexuelle par exemple en signe ce mot là n’a aucunes connotations sexuelles si on signe ce mot là. Donc on va choisir un autre mot donc signé qui lui aura peut être une connotation sexuelle, par exemple pour des représentations qui sont faites là qui son faites sur une thématique quelconque.


Marie : Donc il a tout un travail d’adaptation à faire?


Martin et Joëlle : Oui  tout à fait!


Marie : Là, les gens me disent : On aimerait cela avoir un exemple concret. Donc cela va se passer le 22 août,  c’est à la salle Marcelin-Champagnat  de Laval à 14h30. Ça va être avec  Pierre-François Legendre, Catherine Lachance, Philippe Provencher, Paul Bourcier et  vous allez présenter la pièce « Mars et Vénus ».


Joëlle : C’est ça.


Marie : Là vous êtes la dedans là?


Joëlle : Oui, la on est là dedans, on est aller filmer la pièce de théâtre pour pouvoir pratiquer, on ne peut pas se rendre à toutes les représentations.


Marie : Vous avez rencontré les comédiens ?


Joëlle : ou,i oui, et les producteurs. On pratique, on lit le texte, on regarde la vidéo. Puis… on y va…


Martin : On embauche aussi des interprètes.  Justement vous parliez Paul Bourcier, c’est un interprète  justement que l’on a embauché pour cette pièce-là. Parce que comme ils sont trois au niveau de cette pièce, on doit être trois interprètes sur scène.


Marie : Mais, cela demande combien d’heures de travail pour pouvoir adapter ça??


Martin : Beaucoup! (rire)


Joëlle : (Rire) On n’a pas vraiment compté le nombre d’heures.


Martin : C’est vraiment une passion, c’est pas pour...


Marie : Mais ça paraît, ça paraît que c’est une passion. Et vous avez de l’humour, vous avez fait du théâtre, vous avez fait aussi de la poésie. Qu’est-ce qui est le plus difficile à adapter?


Joëlle : La poésie.


Martin : Oui, la poésie.


Joëlle : La poésie, c’est difficile car c’est un autre. Tu vas dans l’irréel.  C’est abstrait des fois.


Martin : C’est l’imaginaire aussi.


Joëlle : Pour les personnes sourdes, la langue des signes c’est une langue concrète. Quand on rentre dans l’abstrait, il faut aller chercher le sens. Il faut aussi garder la saveur de la poésie sans décrocher. C’est plus difficile la poésie.


Marie : C’est à la Saint Jean Batiste que…


Joëlle : Oui, le Moulin à paroles


Marie : Le moulin à paroles où vous avez fait un texte de Gaston Miron


Joëlle : Ouais!!


Marie : C’est tout un ….


Joëlle : C’était du gros travail


Marie : C’était ton Everest???


Joëlle : oui (rire de Joëlle et Martin) J’ai eu de l’aide d’une personne Mireille Caissy,  qui m’a aidé. C’était vraiment très apprécié parce que la poésie comme Gaston Miron, c’est pas facile à interpréter. Déjà pour comprendre le message de bien le transmettre, c’est pas évident.


Marie : Alors les gens, qui nous écoutent en ce moment disent souvent mais est-ce-qu’ils sont sourds? Mais vous n’êtes pas sourds vous?


Martin : Non, c’est sûre!


Marie : Toi, c’est ta première langue, c’est ta langue maternelle Martin. Tes parents, les deux parents étaient sourds?


Martin : Ils le sont encore (rires), non non c’est une blague! (rires)


Marie : Ouais, c’est comme ça tes premiers mots, c’est du langage, de la langue des signes?


Martin : Ouais, mais je pense qu’en parallèle, tu as toujours la langue orale aussi qu’on entend à la télévision, la famille élargie, les grands-parents et tout ça. Tu développes les deux à peu près en même temps quand tu es un enfant de parents sourds.


Marie : Tu as dit “papa” ou tu as signé “papa” la première fois?


Martin : Ça, je ne peux pas le dire mais d’après moi, je l’ai signé. Je l’ai surement signé avant de le dire oralement.


Marie : Peux-tu le faire pour moi?


Martin : (Signe “Papa” en le disant oralement) papa


Marie : C’est comme si on faisait un salut.


Martin :  Ouais, ouais


Marie et Martin : Il y a le pouce sur le front (rire de Marie et Joëlle)


Martin :  Exactement, les 4 doigts….


Marie : Et toi Joëlle, qu’est-ce qui t’a attiré vers la langue des signes?


Joëlle : Moi, c’est mon ami d’enfance qui est sourd. C’était mon petit voisin qui restait en face de chez moi. Donc, depuis l’âge de 5 ans, je l’ai côtoyé puis c’est comme cela que j’ai appris la langue des signes. S’il avait été Espagnol, probablement que je serais interprète espagnole-français mais finalement, c’est un petit sourd qui était en face de chez moi.


Marie : C’est très fascinant parce que vous me parliez avant l’émission et puis on a faite une petite mise au point. On ne dit pas des malentendants mais des sourds, c’est pas une insulte. Les gens dites pas : «  Hey, voyons elle est dont mal polie, elle dit des sourds!! ». Et pour eux, c’est comme une nationalité, c’est comme une culture. On écrit même Sourd avec une lettre majuscule. Comme on écrirait un Québécois, un Espagnole.


Joëlle :  Ouais, tout à fait !


Martin : Effectivement, les sourds qui sont sourds de naissance pour la plupart, eux se définissent comme  faisant partie d’une communauté. Ils ont une culture qui leurs est propre, ils ont une langue, dont la langue des signes Québécoise. Donc eux, se définissent comme une personne sourde avec un « S » majuscule. Ils n’ont pas de honte à cela puis bon il y a des personnes qui ont perdu l’ouïe un peu plus tard qui eux se définissent plus comme des personnes malentendantes.


Joëlle : Les personnes qui parlent, qui utilisent la langue française comme toi et moi. Tandis que les personnes sourdes c’est vraiment la langue des signes Québécoise qu’ils vont utiliser comme langue première.


Marie : Vous dites, qu’il y a une communauté sourde, ça va au-delà ? C’est vraiment comme une nationalité.


Joëlle : Oui tout à fait (gazouillis de bébé Marion)


Marie : Qu’est-ce-qu’ils font, qu’est-ce-qui les…..


Joëlle : Ils ont leur Bye-bye!


Marie : Ah oui ! Il  y a un Bye-Bye des sourds??


Martin : Ouais, c’est ça, tout à fait!


Joëlle : oui, le 31 décembre, on va au Centre des Loisirs des Sourds de Montréal. Ils ont leur Bye-Bye, leurs petits schetchs, leurs danses, leurs fêtes.


Martin : Il y a eu du camping justement cette fin de semaine. Je pense, à Québec où ont étaient prêt de 500 personnes sourdes à aller dans un camping.


Joëlle : Oui.


Marie : Mais cette initiative là que vous avez eu de décider de partir Spectacle Interface. C’est intéressant, mais est-ce que vous aimeriez en avoir plus. Est-ce-qu’il y a une demande pour pouvoir adapter plus de pièces de théâtre, plus de spectacles d’humour, de chants…


Joëlle : Je pense que, on pourrait pas vraiment en faire plus que trois ou quatre par année, parce que notre clientèle est quand même assez limitée. Personnellement, je ne sais pas si moi j’irais voir un spectacle à chaque semaine. Donc, j’imagine que les personnes sourdes à un moment donné à chaque semaine, ça ferait un peu de trop.

Donc, nous on essaie d’y aller entre 3 et 4 par année.


Martin : (rire) De toute façon, on n’aurait pas le…


Marie : Temps


Martin : Exactement (rire)


Joëlle : Mais la demande, nous on travaille fort pour contacter les producteurs. C’est vraiment nous qui allons au devant, qui contactons les producteurs pour leurs expliquer un peu le concept. C’est pas toujours évident. Mais…


Martin : Mais le principal défit est là, de convaincre les producteurs sauf qu’on a de plus en plus d’images à leurs montrer. Depuis celle et celui qui nous avait donné notre chance Judi Richard et Yvon Deschamps qui faisait le spectacle à Joliette puis moi Judi est super bonne au niveau de la langue des signes puis elle nous avait offert deux représentations où ont étaient avec eux sur scène puis ont faisaient vraiment parti du spectacle puis c’est là que ça a commencé.

D’avoir Yvon et Judith en vidéo pour un producteur


Marie : C’est pas rien (rire)!


Joëlle : Y a beaucoup d’envois


Martin : (rire)


Marie : Ç ase mets bien dans un CV, j’ai commencé grâce à Judi


Joëlle et Martin : oui oui merci Judi


Marie : Alors je rappelle aux gens que ce spectacle (gazouillis de bébé Marion) sera présenté le 22 août, oooh Marion (rire) à 14h30 à la salle Marcel Champagnat de Laval. C’est le spectacle Mars et Vénus avec entre autre Pierre-François Legendre, Catherine Lachance, Philippe Provencher et on a des billets. On aurait une paire de billets à remettre à qui ont envie.

On va prendre le 10e appel  tient!! Tout simplement et on va vous remettre cette paire de billets pour assister à ce spectacle. Vous allez pouvoir voir en pleine action Joëlle et Martin et rapidement on entend gazouiller Marion comme ça. De plus en plus c’est très tendance les parents qui apprennent le langage, la langue des signes aux enfants. Est-ce que toi tu le fais avec ta fille??


Joëlle : Oui moi je le fais avec Marion. Je vais lui montrer les signes de base.


Marie : Puis elle n’est pas sourde, on doit le dire?


Joëlle : Non, non, non!


Marie : C’est vraiment quelque chose qu’on va faire, c’est un petit plus? C’est pour favoriser la communication?


Joëlle : En faite, ce qu’ils disent dans les livres : Ils disent qu’un enfant aura plus de facilité à s’exprimer corporellement en premier plutôt que verbalement. C’est plus difficile pour eux de prononcer des mots.

Donc moi je fais des signes de base comme lait, maman, dodo, bain. Puis j’imagine que ces signes là vont apparaître plus tôt  que le langage.


Marie : C’est ça, ça favorise la communication en soi


Joëlle : Oui


Marie : Toi  t’as des parents qui sont sourds, tu ne l’as pas appris à tes enfants Martin.


Martin : Non, je sais pas. C’est une affaire de femme ça!! Non??


(Rire des trois personnes)


Martin : Mais non, je ne sais pas. Effectivement j’en ai entendu parler. Mais non, c’est…


Marie : Mais c’est une belle initiative en faite? Faire découvrir un autre aspect.

C’était un plaisir de vous rencontrer ce matin.


Martin : Si il y a des gens qui sont à l’écoute qui auraient des voisins sourds, qui leurs donnent notre site internet puis parce que ce souvent ce qui arrive bon : Un copain entendant avec une fille sourde puis pour eux c’est vraiment génial. Puis on a eu de supers témoignages de gens qui viennent nous voir.


Marie : C’est quoi l’adresse de votre site internet?


Martin : www.spectacleinterface.com Puis il y a un onglet vidéo, pour permettre à ces gens là de voir vraiment ce qu’on fait de visu.


Marie : Martin Asselin et Joëlle Fortin merci beaucoup, merci d’avoir été là et moi je vous donne rendez-vous demain à 10h. C’était déjà tout pour nous. Bye bye


Joëlle et Martin : Merci



Un énorme merci à Jeanine Decoster pour la transcription.


Pour la première fois, vous trouverez 30 minutes du spectacle de Philippe Laprise adapté en LSQ avec la collaboration de Spectacle Interface sur un DVD mis en vente pour le grand public!

Collaboration à l’émission «Testé sur des humains», 27 novembre 2013 TVA

Philippe Laprise a présenté une version de son spectacle Je peux maintenant mourir pour les sourds et les malentendants.

L’humoriste et comédien s’est associé à l’entreprise Spectacle Interface, qui se spécialise dans l’adaptation de spectacles dans la langue des signes.

Il y a eu une représentation à Montréal en 2012 et une à Québec au printemps 2013.

Sur scène, Philippe Laprise était accompagné de Martin Asselin, qui reproduisait en signes chaque mot et chaque parole de l’humoriste.

Martin Asselin et la cofondatrice, Joëlle Fortin, ont fondé Spectacle Interface afin de rendre la culture accessible aux sourds et aussi pour démocratiser la langue des signes.

Les prémisses de Spectacle Interface ont eu lieu à la fin des années 90 dans un club Optimiste de la Rive-Sud de Montréal.

«Un des membres, qui était sourd, a manifesté l’intérêt d’assister à des spectacles dans la langue des signes. J’ai été contacté et j’ai travaillé avec eux durant huit ou neuf ans pour adapter des pièces de théâtre», a raconté Martin Asselin, lors d’un entretien.

Ces adaptations, avec des troupes de théâtre amateur, lui ont permis de développer et d’améliorer cette façon de faire.

RENCONTRE MAGIQUE

C’est toutefois une rencontre avec Judi Richards, conjointe d’Yvon Deschamps, qui est à l’origine des débuts professionnels de Spectacle Interface.

«J’avais gagné des billets pour un spectacle présenté au défunt Spectrum de Montréal et Yvon Deschamps était à deux sièges du mien. Je me suis dit que Judi Richards, que je connais, ne devait pas être très loin. Elle est venue me voir et je lui ai dit que nous avions envie de lancer quelque chose pour permettre aux sourds de voir des artistes professionnels dans de vraies salles et hors du réseau communautaire», a-t-il dit.

Judi Richards lui a proposé d’adapter la pièce Au septième ciel, qui mettait en vedette Yvon Deschamps et la formation Toulouse.

Deux représentations signées ont été présentées à la fin de l’été 2008, à Joliette.

«Judi a terminé le spectacle en signant et en chantant une chanson et il y a eu un gros moment d’émotion. La moitié de la salle avait les yeux pleins d’eau. Ce fut notre coup de départ», a raconté Martin Asselin.

Cette première et les contacts établis par la suite ont permis à Martin Asselin et Joëlle Fortin de «traduire» des spectacles avec Patricia Paquin et Mathieu Gratton (Les Ex), Pierre-François Legendre (Mars et Vénus), Pierre Gendron (Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus), Denis Bouchard et Guylaine Tremblay (Ça se joue à deux) et Philippe Laprise.

Neuf spectacles ont été adaptés jusqu’à maintenant dans la langue des signes.

Les deux interprètes dénichent des vêtements identiques à ceux des comédiens et s’installent, avec eux, sur les planches.

«Le constat, chaque fois qu’on termine un spectacle, est toujours le même. Les producteurs, qui étaient inquiets au départ, réalisent que ça n’enlève rien au spectacle et qu’au contraire, ça en ajoute», a poursuivi Martin Asselin, dont les parents étaient sourds.

L’interprète, qui travaille dans le réseau collégial et universitaire, a filmé le spectacle de Philippe Laprise. Il l’a ensuite regardé entre 50 et 60 fois pour en faire l’adaptation.

«C’est plus facile de travailler avec un humoriste que pour une pièce de théâtre, où il y a plusieurs déplacements et de nombreux comédiens sur scène», a précisé Martin Asselin.

SE METTRE EN DANGER

Philippe Laprise a énormément apprécié cette expérience. Il a inclus un extra de 45 minutes en langue des signes sur le DVD de son spectacle.

Il aimerait répéter l’expérience pour son prochain spectacle qui devrait être présenté en 2015.

«Je ne comprenais pas trop l’idée au départ, mais j’avais le goût d’essayer ça. J’aime ça, me mettre en danger. Ça tient en vie et ça me permet de ne pas rester dans mes pantoufles. J’ai adoré ça. Ça a donné un nouveau souffle à mon spectacle», a-t-il dit lors d’un entretien.

Martin Asselin et Joëlle Fortin ont comme fantasme de faire ce genre de présentation à l’occasion du festival Juste pour rire.

«On avait un feeling que c’était quelque chose qui pouvait décoller et on aimerait en faire davantage. On a vu quelques spectacles l’année dernière et certains étaient trop difficiles à adapter. Il y a des choses qui peuvent se faire et d’autre pas», a fait savoir Martin Asselin, qui dit avoir entrepris des démarches avec Dominic et Martin.

Rendre la culture accessible pour les sourds et malentendant

Yves LeclercPublié le: mercredi 15 janvier 2014, 21H55 | Mise à jour: mercredi 15 janvier 2014, 21H57

journal de montréal - 15 janvier 2014